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Ovnis au-dessus de la Roumanie
Article de lecture n°3
UFOS OVER ROMANIA* (Ovnis au-dessus de la Roumanie)
de Dan D. FARCAS
Éd. Flying Disk Press, West Yorkshire (England), 2016, 226 pages.
« En Roumanie, comme partout ailleurs, des événements étranges ont traversé les siècles pour donner naissance au folklore et forger les mythes et les légendes. Mais, le plus intéressant, c'est qu'il semble que de tels événements se manifestent encore de nos jours en divers endroits où des forces invisibles semblent hanter les gens et [...] il y a maintenant des indices qui nous permettent d'envisager ces incidents comme étant connectés aux observations ufologiques. »
Dan D. FARCAS, p.171
Sommaire de la fiche de lecture n°3
Introduction
Associations ufologiques roumaines, lieux énigmatiques et ovnis
- Trois principales zones d'apparitions et d'anomalies
- LE LAC VIDRARU
- MĂRĂCINENI
- LA FORÊT HOIA-BACIU
- Trois associations ufologiques roumaines
Des Ovnis dans le ciel roumain
- Un quintuple spectacle maritime
- Les années 80 : disco' ufos
- La lumière à géométrie variable
- Le coup du sort
- Le manège flamboyant de Năneşti
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* Ce livre étant rédigé en anglais, les longs extraits qui sont utilisés dans cet article de lecture ont été traduits en français par mes soins. Bien que ces citations restent fidèles au texte de l'auteur, nous avons pris quelques libertés de traduction dans le but de façonner un français acceptable
Introduction
Roumanie, ce pays dont la saveur légendaire titille encore beaucoup les curiosités.
Terre du fictionnel Dracula, ce comte-vampire isolé dans les Carpates qui a fait de la Transylvanie un berceau de légendes gothiques, et du fils du dragon ou Draculea dont la figure historique n'est autre que le voïvode Vlad Tepes III, surnommé de manière horrifiante l'Empaleur. Oui, l'empaleur, tel fut le terme employé pour désigner ce prince azimuté.
Ainsi agréablement nommé pour la postérité suite à sa folle idée d'ériger autour de ses terres, et sur des kilomètres à la ronde, les têtes empalées de ses ennemis, ou bien de casser la croûte entourés par leur corps embrochés – ils n'étaient pas tous Turcs bien-sûr ; la folie perverse et sanguinaire ne connaît point de limite...
Certains ne manqueront pas non-plus de penser à la terrible comtesse Erzsebeth Bathory (oui, puriste, je suis), effectivement d'ascendance et d'origine roumaine, même si les principales histoires qu'on rapporte prirent place en Slovaquie, dans le château de Cachtice, peu après son mariage avec Ferenc Nadassy qui, lui, reçut le fabuleux surnom de Prince Noir.
C'est tout dire de la force attirante que cache ce pays.
Au même titre que la République Tchèque qui possède son monstre légendaire, le Golem1, ou la Pologne avec ses Poliévik (fées, gnomes ou lutins des forêts), son Światowit (ou Wolos) ou bien sa Chichiga2, la Roumanie détient aussi les siens : les Strigoï (des morts-vivants qui reviennent tourmenter les vivants) mais aussi les Moroï ou Murony qui ne sont rien d'autre que nos vampires bien aimés, ou bien le Zburătorul – c'est-à-dire The Flying3 - que nous connaissons très bien en France, depuis l'époque du Moyen-Âge, sous la double appellation de Succube et d'Incube. Ainsi une terre retient l'histoire, ainsi une terre est habitée...
La Roumanie, dont la superficie est largement cisaillée d'est en ouest et du nord au sud par le Coude des Carpates4, sans compter les Alpes et le Plateau de Transylvanie, est régulièrement confrontée à des séismes. En effet, ce pays se situe à l'articulation des trois grandes plaques du pannonique, du moesique et du sarmatique, formant ainsi un épicentre nommé Vrancea5. Ponctuellement, ces plaques s'entrechoquent, s'achoppent, à cause du mouvement tectonique, et donnent parfois naissance à de nouveaux reliefs au fur et à mesure du temps terrestre, sans compter les nombreux ruissellements d'eau des 450 lacs et quelques que comporte cet ensemble montagneux qui, eux, participèrent largement à la naissance de la mer Noire6. Nous ne pouvons sans mal imaginer que les singularités géomorphologiques et géologiques des Carpates et de la Roumanie soient insidieusement propices à des récits de légendes, des mythes, des traditions folkloriques spécifiques et à la présence d'êtres surnaturels.
Il n'est point malaisé de songer à ce que les Carpates, caressant les terres roumaines inférieures de par ses gouffres profonds, ses roches acérées, ses pics élevés et ses ombres élancées, puissent absorber ce pays jusqu'au point d'en faire un lieu de fiction, un endroit dont l'imaginaire humain pourrait parfois en oublier l'existence concrète, submergé par la puissance fantasmatique que ces massifs dégagent.
Autant dire que la Roumanie est une terre de charmes, de sorts, d'obscurité, de lumière, de folie et de raison.
Comme nous pouvions admirablement nous en douter, ce pays frontalier avec pas moins de cinq pays - la Bulgarie, la Hongrie, la Serbie, l'Ukraine et la Moldavie - est parsemé de lieux étranges, hantés, féeriques ou horrifiques, dont les récits surnaturels très variés qui y sont affiliés ne peuvent que nous conduire à vouloir nous en imprégner. Eu égard à notre curiosité attisée, à notre intérêt grandissant d'en découvrir un peu plus, nous ne fûmes point déçue par les nouveaux récits qui participèrent de notre recherche grâce au livre que nous allons vous présenter. En l'occurrence, le folklore, les mythes, les légendes et les figures monstrueuses qui ont émaillé l'histoire de ce pays, se sont souvent retrouvés acculés à des récits différemment interprétés qui, bien que plus prosaïques pour certains, ne perdirent rien de leur superbe imaginaire que d'aucuns qualifièrent de mythes modernes.
D'ores et déjà, les contes des temps anciens ont laissé place aux histoires des temps modernes, les légendes parfois par trop surannées ont été substituées par des récits d'observations d'ovnis et de rencontres plus ou moins rapprochées avec des entités humanoïdes.
Roumanie, ce pays dont l'une des saveurs actuelles se nomme ufologie.
Terre de nombreuses observations d'ovnis, cisaillée d'est en ouest et du nord au sud par une tripotée de cas pouvant générer un sentiment de haute-étrangeté...
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1 Bien qu'issu de la mystique et de la tradition juive, le Golem fait pourtant partie intégrante du folklore pragois, depuis le XVIe siècle, suite à la tentative allégorique du Maharal de Prague (rabbin) d'en créer un pour défendre les membres de sa communauté face aux menaces de pogroms et de meurtres rituels.
2 Dans la fiche de lecture précédente sur la Pologne, nous avions évoqué une RR3 assez contemporaine (année 2000) ayant eu lieu dans la ville de Koniewo.
Alors que deux témoins marchaient dans une vallée boisée, ils aperçurent une drôle d'entité en lévitation juste au-dessus du sol. Plusieurs caractéristiques très atypiques composaient cette rencontre : non-seulement l'entité, tournée vers eux, flottait en position horizontale, mais elle possédait aussi une capillarité extrêmement longue et fournie, bien que son apparence fusse a priori masculine. Nous avions alors effectué le lien somme-toute assez sensé entre cette apparition singulière et Światowit – aussi appelé Wolos. Cela dit, il nous semble maintenant plus établi que l'entité de cette RR3 ressemble bien plus à la Chichiga qu'à Wolos lui-même. En effet, la Chichiga est un être féminin bien que son apparence soit plutôt masculine (bossue). Cet être nocturne, que l'on rapproche du gobelin, apparaît souvent dans les régions boisées et les vallées, proche d'un ruisseau ou d'une rivière, parfois caché dans les roseaux, et surprend les passants de par son abondante chevelure noire... Selon la superstition, l'apparition de la Chichiga est de mauvais augure puisqu'elle prédit la mort prochaine du témoin, généralement par noyade.
3 Ou l'Être Volant ou Le Flottant.
4 53% des Carpates se situent en Roumanie.
5 Vrancea, retenez bien ce nom.
6 Au moins 90% des eaux de la Mer Noire en proviennent.
Dan D. FARCAS : un auteur roumain très prolifique
Nous sommes restée pantoise face à sa formation universitaire honorifique et nous pensions d'ores et déjà que son bouquin allait, à l'évidence, tenir la route. Sans conteste, ce fut effectivement le cas. FARCAS détient un master en mathématiques et en physique, doublé d'un doctorat en informatique et mathématiques. Ces titres, qui auraient pu en brider plus d'un, ne l'ont pas empêché, bien au contraire, de publier plus de vingt-cinq livres abordant différents domaines tels que l'ufologie, les phénomènes paranormaux, la philosophie de la science, etc., et d'accumuler plus de 1200 articles, ainsi que des interviews ou des débats télévisés.
Heureusement, ce parcours sans taches n'a pu fournir aux nombreux détracteurs de l'ufologie des moyens audacieux pour salir son travail monumental. Certes, à défaut de pouvoir l'attaquer à ce niveau-là, il reste toujours aux debunkers leurs inéluctables tentatives de presser jusqu'à la lie ses réflexions, théories, réponses ou écrits, extrayant de-ci de-là les formulations ou les hypothèses qui auraient pu mener notre auteur vers le bûcher des sorcières, celui-là même qui fut érigé par le Saint Dogme scientifique pour réduire en cendres toute entreprise de réfléchir hors des sentiers battus. Car les détracteurs tentent continuellement de dresser les esprits communs à croire que l'ufologie - et tout autre domaine d'intérêt majeur connexe à la science - n'est que l'apanage des faibles, des complotistes, des débiles ou des fous ; laissant entendre par là qu'ils désirent que nous leur laissions le grand pouvoir d'initier les foules et les impies aux sujets qu'ils désirent leur soumettre, en portant certains aux nues, en laissant d'autres au placard. À croire que l'ufologie serait un sujet bien trop transgressif pour être sérieux, dangereux, voire peccamineux et hanté par le démon.
En l'occurrence, hâtons-nous d'ajouter qu' « il est trop facile de débiter quelques explications bien enveloppées dans un charabia hautement scientifique et de convaincre ainsi un grand nombre d'âmes simples pour qui le seul mot de science est un label suffisant », comme l'évoque avec grande justesse Desmond LESLIE7.
Comme quoi, à l'époque, ils savaient peut-être encore mieux penser.
Bref, déjouant tous les préjugés de cette engeance beaucoup trop rationalisante pour être véritablement sceptique8, Dan FARCAS nous propose, avec son livre Ufos over Romania, une plongée vers l'ufologie roumaine grâce à un condensé assez précis de nombreux cas attestés d'apparitions d'ovnis, de rencontres rapprochées, de traces radars, d'observations militaires ou d'abductions singulières. Ayant valeur de documentation testimoniale, les premiers chapitres de son bouquin nous ont permis d'effectuer un survol chronologique et concis, partant du XXe siècle, d'un condensé de très vieilles observations notifiées dans des chroniques, suivi de précisions sur la vague d' « avions fantômes »9 qui eut lieu au mois de janvier 1913. Il nous fait également savoir que de nombreuses peintures exposées dans des églises roumaines semblent porter la trace de ces vaisseaux aériens. Les recherches de Dan D. FARCAS à ce propos ont démontré que les peintures concernées représentaient, en effet, des phénomènes particuliers que l'on nommait alors des « signes divins »10.
Vient ensuite un examen des observations par décennies : les années 1950, 1960, 1970, 1980 et 1990 ainsi qu'un chapitre concernant l'après des années 90'. Seule l'année 1968 fait l'objet d'un chapitre spécifique puisqu'elle a été l'objet de l'une des plus grandes vagues roumaines d'ovnis. En effet, il apparaît qu'en Roumanie 1968 a été une année charnière puisqu'elle vît une augmentation fabuleuse des observations d'ovnis qui ont diminué à nouveau, vers une moyenne plus ou moins normative, l'année 1969 approchant. Dans le même temps, faisons cas aussi des années 1996 et 1998 qui, sans pour autant atteindre le nombre d'observations recensées en 1968, ont aussi été à l'origine de deux autres vagues d'ovnis. Ne parlons même pas du début de l'année 1991 qui marquait l'apparition d'étonnants phénomènes météorologiques très inhabituels qui prirent place au-dessus de 40 villes roumaines. En sus, des coupures inexplicables d'électricité et, bien évidemment, l'apparition d'un étrange objet dans le
ciel, de forme cylindrique et de couleur verte.
Celui-ci largua plusieurs sphères juste au-dessus des lignes à haute-tension qui semblaient ainsi grandement l'intéresser...
Les cas ufologiques militaires font, eux aussi, l'objet d'un chapitre à part entière. Le livre de Dan D. FARCAS en contient une bonne dizaine qui met en scène, pour la plupart, l'aviation roumaine et l'armée de l'air.
La seconde moitié du bouquin traite de cas, quelque peu à la marge, que nous pouvons classer dans la catégorie des faits de haute-étrangeté. Ainsi, les objets volants non-identifiés laissent place aux rencontres rapprochées avec des aliens, puis au phénomène des abductions.
Ce n'est qu'à l'issue de ce survol assez exhaustif de l'ufologie roumaine et des différentes facettes que celle-ci peut prendre que les dimensions folklorique, religieuse, puis spirituelle, sont abordées à l'aune de quelques cas marginaux très révélateurs de la difficulté à laquelle les chercheurs/enquêteurs font face lorsqu'ils se confrontent à ces cas de haute-étrangeté.
Accessoirement, nous pensons le livre de Dan D. FARCAS structuré de telle manière qu'il semble esquisser une mise en abyme des cas ufologiques évoqués. Cette organisation est pertinente dans la mesure où elle laisse le lecteur se confronter au fur et à mesure aux différentes dimensions de l'ufologie. De prime abord, c'est la pointe émergée de l'iceberg qui lui est donnée à voir, laquelle constitue les observations d'ovnis, les témoignages issus du milieu militaire (avec parfois des traces radars, des photos, etc.) ; bref, l'ufologie souvent usitée, celle qui est la plus facilement partageable, intelligible et médiatisée – voire médiatisable ! Ensuite, autant dire que Dan FARCAS monte en puissance en dirigeant peu à peu le lecteur vers la partie immergée de l'iceberg constituée par les RR3, les abductions, puis les bedrooms visitors,
souvent articulée aux domaines folklorique et/ou religieux, dans le sens où elle invoque une grille de lecture assez semblable. Cette plongée vers les limbes de l'ufologie est effectuée avec parcimonie, rigueur, ce qui dénote d'un certain talent pour diriger le lecteur vers là où il ne serait peut-être point allé, à l'origine.
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7 LESLIE D., ADAMSKI G., (1970) Les soucoupes volantes ont atterri, J'ai Lu, Paris VIe, 1971, p.62
8 Du grec skeptikos, c'est-à-dire celui qui examine ou qui observe, ou bien skepis qui signifie vision (initiant par là l'idée de détenir une vision large des choses). Autrement dit, la qualité sceptique ''non-dénaturée'' ne dénie ni ne dénigre un sujet, un domaine, un effet, une hypothèse ou une idée sans l'avoir au préalablement dûment étudiée, observée, examinée. Le sceptique ne rejette pas, ne juge pas... il cherche.
9 Soit ghost aircraft, dans le livre. Apparemment, les nombreux survols effectués par ces étranges objets « intensément lumineux » [p.8], dont les performances stupéfièrent les observateurs (ex. changement de direction grâce à des angles à 90°, des virages brusques et très serrés, etc.), eurent principalement lieu au-dessus des casernes militaires des bourgades de Focşani, Iaşi, Brăila et Tărgovişte – qui se concentrent principalement à l'est du pays bien qu'elles soient situées dans des régions différentes, assez éloignées les unes des autres.
10 En première de couverture du livre, nous retrouvons justement l'une de ces peintures. Plus précisément, nous avons affaire-là à une fresque murale, probablement du XVIIe siècle, d'un monastère de la ville de Sighişoara. Vous remarquerez une inscription en bas de l'image, écrite en allemand et signifiant : Israël, mets ton Espoir en l'Éternel !, extrait du Psaume 130:7 de la Bible. Selon certaines assertions, cette fresque serait une représentation du chariot de Dieu dans la vision d'Ézéchiel.
Le lac Vidraru
Au même titre que les trois années particulières auparavant citées (bien qu'il y en ait d'autres encore), divers lieux roumains semblent attirer plus spontanément que d'autres le phénomène. Dan D. FARCAS nous cite trois endroits de ce genre qui constituent à eux seuls une belle brochette d'observations, d'anomalies et de cas de rencontres atypiques, que nous pouvons d'ores et déjà apprécier comme étant des UFO Spots :
LE LAC VIDRARU :
Ce lac, long de 14 km, fut artificiellement créé en 1965 lors de la construction d'un barrage hydraulique sur la rivière Argeş, dont la vallée porte le même nom, située dans le réseau montagneux des Carpates, en Valachie. Ce lac dispose d'une superficie immense qui fait presque 9000 km² et dont la profondeur peut atteindre 155 mètres. Le lac est localisé sur la face sud des Monts Făgărăs – la zone précise où les phénomènes se condensent – faisant dire à quelques uns qu'une base secrète d'ovnis y serait dissimulée...
Il est intéressant de noter que les nombreux phénomènes qui s'y déroulèrent (et qui s'y déroulent encore), n'ont débuté qu'à partir de l'année 1968 – soit trois ans après la construction du barrage –, au moment de la première vague d'ovnis.
Dès cette année charnière que fut 1968, et tout au long des ans jusqu'à nos jours, des objets volants de toutes formes ont pu y être observés tels qu' « une lumière blanche intense » [p.59] (1968) d'environ 20 à 30 mètres de diamètre qui, après un rapprochement des témoins, des militaires, et plus ample observation, se révélait être « un corps sphérique d'un blanc-lilas fluorescent » [p.59] entouré par « une ceinture de lumières vertes et rouges pâles […], qui donnait l'impression d'être en rotation ou de briller de façon séquentielle […] » [p.59]
Localisation:
À titre factuel, voici, pêle-mêle, quelques autres observations :
– le 12 août 1978, fut observé vers 23h00 « un disque géant de 30-40 mètres […], en forme de bassine retournée d'une couleur foncée ; au centre, il y avait plusieurs hublots ainsi que des lumières vertes. » [p.60] Cet imposant disque semblait venir du lac.
– En été 1993, ce fut « une boule de lumière d'un diamètre de 3-4 mètres » [p.61] puis « trois intenses objets aux lumières rouges, vertes et blanches » [p.61], tandis que d'autres aperçurent des lueurs à « l'intensité aussi forte que la lumière d'un néon, mais avec différentes couleurs » [p.62]. Ces lumière apparurent au-dessus du lac.
– En automne 1996, nous parlons maintenant d'un objet « en forme de disque, extrêmement brillant […] » [p.60] qui s'arrêta un temps au-dessus du lac pour mieux s'y précipiter d'un coup, tel un valeureux plongeur perçant les eaux. Il y eut alors une belle illumination sous-marine qui ne durât que cinq secondes environ.
– Ou bien, le témoignage de deux journalistes qui virent, le 16 novembre 1998 « une lumière aussi grosse qu'une maison qui s'élevait vers le ciel » [p.61] dans un fracas tonitruant qui ressemblait au son du tonnerre. D'autres l'observèrent, le même jour, au même moment et purent donc préciser d'où cet objet venait : le lac Vidraru. Émettant une lumière verte, cet immense objet avait surgi des flots du lac emportant avec lui une masse d'eau importante.
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MĂRĂCINENI
Cette petite commune, d'environ 7000 habitants, est localisée dans le sud-est du pays (Roumanie Orientale), dans la région de Săpoca, dont Buzau est le chef-lieu. Mărăcineni, comme tant d'autres, jouxte la chaîne des Carpates. Pas très loin de Buzău, nous retrouvons la plaine de Baragan, traversée par un fleuve qui porte le nom du cheflieu (Buzău).
À Mărăcineni, une grande majorité d'habitants eurent déjà le loisir d'observer des ovnis.
Cette commune et ses alentours sont considérés comme particulièrement propices aux anomalies et apparitions d'ovnis, caractéristiques relativement connues des habitants euxmêmes, bien que ces événements particuliers soient bien moindre que ceux qui pullulent dans la forêt Hoia-Baciu. Malheureusement, dans les terres roumaines éloignées des grands axes, ces choses-là doivent se taire... Malgré cette tendance aux secrets et aux non-dits, il arrive quelquefois que les événements parlent d'eux-mêmes - si je puis m'exprimer ainsi - et mettent à mal les bouches trop closes.
Par exemple, en 1992, la base militaire de Buzău – à seulement quelques kilomètres de Mărăcineni – faisait l'amère expérience d' « une brillante sphère rouge […] d'une vingtaine de mètres de diamètre » [p.111] qui se rapprochait beaucoup trop sévèrement de trois de leurs hélicoptères alors en vol. Les pilotes ne dénotaient « aucun changement de couleur, ni clignotement, aucun bruit ni traînée de fumée » [p.111]. C'était la collision assurée crurent-ils ; que nenni ! Elle fila à point nommé vers d'autres cieux : « elle disparut aussi subitement qu'elle était apparue » [p.111]. De plus, suite à la disparition de la sphère et l'atterrissage des hélicoptères, les militaires de la base remarquèrent dans le ciel limpide « des objets lumineux qui le traversaient d'est en ouest à une vitesse hallucinante »11 [p.113] tout en effectuant des manoeuvres inhabituelles en dents de scie et des changements directionnels à 180° juste avant de disparaître en piqué vers le ciel, telles des pointes d'aiguilles en plein soleil...
Cette formation d'ovnis fut visible sur les écrans-radars, ce qui permît aux militaires d'en comptabiliser un peu plus d'une dizaine...
De plus, ces objets n'étaient pas les seuls à survoler la zone ce jour-là, d'autres ovnis similaires se montrèrent d'un coin à l'autre de la région de Săpoca.
Vue satellite actuelle :
The Buzău Case mis à part, il est apparu qu'au cours de l'enquête journalistique menée par Florin MITU à ce propos, d'autres faits étranges et phénomènes inexpliqués furent relevés, principalement sur Mărăcineni. Dan FARCAS ne nous en dit pas plus, précisant que ces divers phénomènes sont toujours sous enquête(s) actuellement.
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11 L'incident fut notamment rapporté en 2013 par les colonels Marcel Smoleanu et Doru Drăgoi, tous deux aujourd'hui retraités. Ainsi, jusqu'à très récemment, cet incident était tenu secret par les impliqués. Ce n'est qu'en 2012 que le silence a été initialement rompu par un ex-pilote, au cours d'une interview menée par le journaliste Florin MITU. Cet événement est connu sous le nom The Buzău Case.
La forêt Hoia-Baciu
Est-il encore besoin de présenter ce lieu roumain atypique, à l'essence fantastique presque palpable ? Pas vraiment. Eu égard à la forte médiatisation actuelle concernant la forêt Hoia-Baciu (livres, documentaires, articles de blogs, etc.), nous allons tout juste en dire quelques lignes.
Cette fameuse forêt d'une superficie de 295 hectares, souvent considérée comme le triangle des Bermudes de Transylvanie, est aussi appelée La Forêt Hantée, ou bien La Forêt Maudite. Elle est située dans la partie nord-ouest du pays, dans la région de Cluj, et borde le quartier de Grigorescu, à l'ouest de la ville de Cluj-Napoca. L'éminent chercheur et président de la Société Roumaine de Parapsychologie, Adrian PĂTRUŢ, en a fait son lieu de prédilection. Il faut dire que les nombreux témoignages rapportés à propos de cette forêt en font une zone récurrente d'anomalies paranormales. En plus des observations d'ovnis et des rencontres rapprochées, sont aussi évoquées des anomalies perceptives (auditives et visuelles), mais aussi des apparitions fantomatiques, des boules de lumière, d'étranges lueurs, des orbes, quand ce ne sont pas d'étranges figures qui apparaissent sur des photos, invisibles au moment de la prise de vue, ou bien des expériences de missing time.
De nombreux effets psychologiques et physiques sont aussi rapportés par les témoins (souvent des locaux). Aux sentiments d'angoisse, d'anxiété, quelques fois de panique, ou la forte impression de se sentir observés, s'ajoutent des affections physiques telles que des fortes douleurs, des migraines, des nausées, des malaises/étourdissements et des difficultés à se mouvoir ou à parler. Selon quelques assertions, ces dommages seraient rapidement réversibles lors de l'éloignement du périmètre de la forêt ou de la zone concernée. Certaines allégations font même état de brûlures, de griffures, d'égratignures et de bleus, sans qu'aucune explication satisfaisante ait pu être apportée.
S'ajoutent logiquement à cela des dysfonctionnements inexplicables des appareils électroniques.
Vue satellite actuelle :
Vue satellite actuelle :
Hoia-Baciu est notamment reconnue pour ses arbres aux formes très atypiques ; certains randonneurs rapportent aussi avoir constaté d'importantes traces de carbonisation inexplicables sur certains d'entre eux. La forêt a hérité de son nom suite à la disparition d'un berger et de son troupeau de plus de 200 moutons qui entrèrent au sein de la forêt sans jamais en ressortir. En dépit de cette histoire quelque peu terrifiante pour les habitants de Cluj-Napoca et les nombreuses légendes subséquentes à cet incident, ce n'est qu'à la fin des années 60' que la forêt Hoia-Baciu devint belle et bien célèbre. En cause ? Une série de plusieurs photos prisent par Alexandru SIFT, enseignant en biologie, représentant un objet en forme de disque volant au-dessus de la forêt12. La présence du professeur au sein de cet écrin de verdure n'était pas fortuite puisqu'il en avait fait son lieu de prédilection, pour ses recherches portant sur les phénomènes magnétiques, radiologiques et lumineux13, comme son collègue Adrian PĂTRUŢ.
Hoia-Baciu - La danse des Arbres
Le 18 août 1968, une autre série de photos fut prise par un autre témoin, Emil Barnea, tandis qu'il observait avec sa petite-amie « un gros objet brillant d'apparence métallique et argentée, plat et arrondi, qui volait assez bas au-dessus de la cime des arbres » [p.23], alors qu'ils collectaient du bois pour leur campement au lieu-dit Poiana Rotundă14. Emil Barnea eut le réflexe appréciable d'empoigner son appareil photo pour immortaliser cet ovni sur pellicule.
Cela peut sembler rare, mais M. Barnea réussit sans problème notoire à photographier l'objet qui avait l'aspect d' « une assiette renversée » [p.23] et accomplit même l'exploit d'en prendre cinq (toutes abouties), bien que sur les deux dernières prises de vue l'ovni ne fût plus qu'un petit point dans le ciel. Juste avant qu'il prît la seconde photo, l'objet se mettait à briller de manière beaucoup plus intense et basculait vers l'arrière laissant clairement sa face ventrale en ligne de mire15. Ce n'est qu'ensuite que l'ovni accélérait tout en s'élevant dans le ciel pour s'éloigner jusqu'à devenir invisible.
Voici les trois premières photos prises par Emil Barnea :
Photo I, ©Emil Barnea, site MatrixDisclosure Photos II et III, ©Emil Barnea, site TheBigStudy
Photo II agrandie avec grossissement de l'objet. Schéma du déplacement de l'objet, ©Florin Gheorghita.
©Florin Gheorghita. Site MatrixDisclosure.
Ces photos furent exposées dans divers médias roumains, dont la télévision nationale, ce qui permit à cette observation d'ovni de dépasser les frontières grâce, notamment, au rare matériel visuel afférent. C'est ainsi que deux des photos étaient publiées le 12 mars 1970 dans la revue Lumières dans la nuit accompagnées d'une note de George DELCORPS statuant que :
« L'absence d'indice détectable d'un possible fake et les conclusions des experts précédents, m'amènent à conclure que les deux photos que je suis en train d'examiner font preuve d'authenticité. » [p.26]16
Au préalable, elles furent effectivement soumises au laboratoire LAET de Bruxelles pour analyse. En l'occurrence, Dan D. FARCAS avait soupçonné une probable incohérence grâce son analyse visuelle des documents photographiques, en dépit des examens certifiés du laboratoire belge ; cette trouvaille ne portait pas pour autant préjudice à leur présumée authenticité, qui ne fut donc pas remise en cause par notre auteur. Pour FARCAS « sur la première image [photo I], la soucoupe volante nous apparaît comme un objet avec une bordure métallique dont les contours sont soulignés par la lumière naturelle du soleil ; dans la seconde image [photo II] quelques changements sont apparus : l'ombre sur le bord est illogique, considérant la lumière directe du soleil (bien au-dessus) […]. » [p.26] Même chose concernant la troisième photo de Emil Barnea : « alors que le dôme est ombré [l'objet s'est renversé], le bord continue à briller. » [p.26] Ces deux constatations, qui nous semblent importantes, ont conduit Dan D. FARCAS à s'interroger sur la possibilité technique qui permettrait à cet objet de ne briller qu'à un endroit et pas à un autre, malgré la présence insolente d'un soleil radieux en plein milieu du ciel. En tout cas, pour faire suite au constat de cette bizarrerie, le document visuel fut cette fois transmis à des spécialistes de la faculté de Cluj-Napoca ; la conclusion qu'ils instruisirent, citée par FARCAS, se révèle assez édifiante... La voici :
« La luminosité de cet objet devient plus intense que la lumière du soleil lui-même et l'ombre illogique sur le bord relève d'une cause physique inconnue, produite par la position de l'objet en rapport avec celle du soleil. »17 [p.26]
De fait, cette ultime conclusion n'aide point à éclaircir les choses, si nous pouvons nous exprimer ainsi !
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12 Nous aurons l'occasion de reparler de Alexandru SIFT dans un chapitre ultérieur.
13 Malheureusement, une bonne partie de ses archives a mystérieusement disparu quelques jours après sa mort, en1993. Selon Dan D. FARCAS, les archives furent en partie volées par des individus anonymes qui désiraient certainement obtenir des informations supplémentaires, de bonnes mains, au sujet du mystère entourant Hoia-Baciu. Bref, seules quelques photos éparses ont survécu à ce malheureux pillage. En 1995, elles ont fait l'objet d'un livre publié par Adrian PĂTRUŢ intitulé Le phénomène de la forêt Hoia-Baciu [titre original : Fenomenele de la Pădurea Hoia-Baciu], seulement disponible en roumain.
14 La Clairière Arrondie.
15 C'est ce qui est visible sur la seconde photo présentée ci-dessous.
16 N'ayant pas en ma possession l'exemplaire concerné de Lumières dans la nuit, l'extrait cité est la traduction de la citation reprise par Dan D. FARCAS dans son livre.
17 L'expression est surlignée par nous-mêmes.
Trois associations ufologiques roumaines
Bien qu'il n'en soit point besoin, permettons-nous pourtant de préciser que Dan D.FARCAS est un scientifique, n'en déplaise justement aux détracteurs du sujet qui nous occupe.
Évidemment que des hommes de stature considèrent l'ufologie pour ce qu'elle est : un domaine d'intérêt absolu ; dignes sont ceux qui, envers et contre tout, regardent allègrement sous la couverture. Ainsi, en plus de ses nombreux travaux et autres publications, FARCAS va énormément contribuer à la recherche ufologique roumaine en créant l'ASFAN [Association pour l'Étude des Phénomènes Aérospatiaux Non-Identifiés]18, en 1998, avec Ion HOBANA et Harald ALEXANDRESCU, deux autres chercheurs de qualité. Le siège de l'association fut d'ailleurs accueilli dans les locaux de l'Observatoire Astronomique de Bucarest et a pignon sur rue. La caractéristique de cette association, somme toute assez récente (par rapport aux deux autres que nous évoquerons ensuite), est de regrouper diverses personnes amplement intéressées par une recherche approfondie et des réflexions sérieuses à propos des OZN – terme roumain signifiant ovni(s). Mis à part les trois fondateurs précités, ce sont 21 personnes hautement qualifiées, de disciplines différentes, qui ont au départ constitué cette association habilitée à recevoir des témoignages, des documents photos ou vidéos, à effectuer des enquêtes et des entretiens, des interviews, des lectures spécifiques ou des articles, selon les volontés et les disponibilités de chacun.
Ainsi, la Roumanie n'a pas été avare de grosses associations ufologiques. Bien avant l'ASFAN, il existait le Scientific UFOS Circle créé en 1971 par Ion HOBANA19, suite à la vague d'ovnis de l'année 1968. Nous pouvons dire, sans aucun doute, que ce chercheur a amplement contribué à populariser l'ufologie parmi les roumains tout en la démystifiant. Alors qu'elle était encore d'un intérêt marginal en Roumanie, Ion HOBANA en fit un sujet tout à fait convenable et acceptable. En outre, de nombreux cas ont également été préservés de la négligence et de l'oubli et ont accédé à la postérité. Certes, il est bien dommage que cette association ne fût en action que quelques années.
En effet, dès 1974 ses activités se raréfiaient, ce qui encouragea d'autres chercheurs à reprendre la flambeau pour constituer un tout nouveau groupe, plus informel : le RUFOR [Romanians UFOS Researchers]. Créé en 1977 par Călin TURCU20 et constitué notamment par Valeriu NICULESCU, Augustin MORARU et Adrian PĂTRUŢ21 - ainsi que d'autres -, l'idée principale était l'échange d'informations et la transmission. Très actifs, puisqu'en pratiquement dix ans (1977-1986), ils publièrent une trentaine d'articles. Dès 1994, ils éditèrent leur propre magazine uniquement dédié à l'ufologie et dénommé RUFOR, sur une période de 21 mois - bien trop court malheureusement. Précisons d'ailleurs que ce fut le premier et le dernier mensuel d'ufologie qui fut imprimé en Roumanie...
En Roumanie, l'ufologie est donc une affaire sérieuse. La qualité et le sérieux des différents éléments humains ayant constitué de par le passé, ou encore dans le présent, ces associations, ont rendu possible l'archivage et l'accès à la documentation relatifs aux incidents ufologiques typiquement roumains. En dépit de ces ressources, la grande majorité des cas ne put dépasser les frontières du pays et atteindre la France, principalement à cause de la barrière de la langue.
De fait, nous espérons légèrement contribuer à leur transmission en vous proposant maintenant un rendez-vous fantastique avec quelques affaires d'ovnis qui ont parfois défrayé la chronique en Roumanie, alors qu'ailleurs nous ignorions simplement leur existence...
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18 Les enquêtes et témoignages recensés par l'ASFAN sont consultables sur le site de l'association (en roumain ou en anglais uniquement) : http://www.asfanufo.ro/index.php/raportari-recente
Si vous utilisez Windows 10 et Microsoft Edge vous avez la possibilité d'installer l'application Microsoft Traduction qui traduit automatiquement en français les sites web en langue étrangère (+ de 30 langues référencées). Page facebook de l'ASFAN: http://www.facebook.com/asfanufo/
19 De son vrai nom Aurelian Mantaroşie. Journaliste, écrivain, critique littéraire, traducteur ou essayiste, Ion HOBANA multiplie les activités.
20 Il était également membre-fondateur du Scientific UFOS Circle. Bien que nous ne l'évoquerons que peu, il faut savoir qu'une majorité des cas ufologiques et des enquêtes évoqués dans le livre par Dan FARCAS proviennent de cet ufologue.
21 Précédemment au Scientific UFOS Circle également. Adrian PĂTRUŢ est enseignant à l'université de Babeş-Bolyai de la ville de Cluj-Napoca (d'où sa présence régulière dans la forêt de Hoai-Baciu pour ses diverses recherches portant, entre autre, sur les anomalies constatées) et expert en botanique et en ingénierie chimique (nucléaire, etc.) Il a très récemment publié dans la revue Nature un article constatant la mort prochaine des baobabs millénaires d'Afrique : PATRUT, A., « The demise of the largest and oldest African Baobabs » [La disparition des plus gros et des plus âgés Baobabs d'Afrique], Nature Plants, 11 juin 2018. Information largement reprise au sein de nos médias nationaux. En l'occurrence, il est remarquable de noter qu'en Roumanie, les recherches menées sur des sujets marginaux ne provoquent point la déchéance universitaire et académique. Comme quoi, la France a certainement à en apprendre...
Un quintuple spectacle maritime
« Faisant fi des terres et des mers, il semble que le phénomène ovni ne connaisse point de frontières. Bien qu'observé par l'oeil humain et les radars, cet énigmatique et complexe phénomène non-identifié continue de dérouter et de frustrer. »
Dan D. FARCAS, p.53
La flotte maritime roumaine n'est pas peu fière de son conséquent arsenal de bateaux de pêche et de vaisseaux commerciaux. Il apparaît qu'elle détient plus de 350 navires dont certains, les plus volumineux, sont capables de mouiller dans n'importe quelles mers et de traverser les océans. Considérant cela, il est tout à fait naturel que certains équipages se soient trouvés dans l'une des mers du globe, pile au bon endroit, poil au bon moment, pour se faire les récipiendaires d'expériences visuelles intéressantes.
À ce propos, le cas d'observation d'ovni que nous allons présentement vous proposer a été enquêté par Ion HOBANA et Călin TURCU.
En voici les grandes lignes.
Le 17 septembre 1982, en pleine mer.
L'immense vaisseau de 55000 tonnes nommé le Bocşa vogue alors dans l'océan Atlantique, pas très loin de l'équateur terrestre. Ştefan Freitag, le capitaine du bateau, explique :
« Il devait être à peu près 21h00. L'un des officiers venait juste de déterminer avec précision notre position. Pour s'en assurer, il avait demandé nos coordonnées au satellite de navigation. Toutes les données étaient cohérentes. Nous étions exactement à 11°37'S, 33°28'O, dans une limite de 200 miles nautiques des eaux territoriales du Brésil. Le soleil venait tout juste de se coucher et il était possible d'observer un satellite, tel un petit point lumineux dans le ciel. Quand j'allais évoquer notre position, un officier qui revenait du pont cria qu'il pouvait voir le satellite. Je me ruais dehors pour y jeter un oeil. Le point lumineux indiqué, vu de côté, avait l'apparence d'une lueur verte. Je me suis dit que c'était probablement un avion voyageant vers l'Afrique à partir de l'Amérique du Sud. J'allais faire demi-tour quand l'officier s'exclama : ''Regardez ! Il y a un autre satellite ici !'' [p.52]
Ce nouveau satellite était aussi gros que la pleine Lune, même si sa taille diminua petit à petit jusqu'à ce que l'objet devînt pratiquement invisible. Juste à côté, il apparut alors une nouvelle étoile très intense, de couleur vert-bleu, qui se mit à grossir jusqu'à atteindre très rapidement la taille de la pleine Lune. À son tour, celle-ci s'amenuisa au fur et à mesure jusqu'à disparaître, comme le soi-disant satellite à qui elle succédât.
De la même manière que précédemment, une troisième lueur fit son apparition et entamait le même incompréhensible manège, jusqu'à prendre l'apparence d'une tierce pleine lune. À la différence près qu'eut lieu, au centre de celle-ci, un genre d'explosion de lumière orange, d'une iridescence remarquable qui la recouvrait totalement en l'espace de quelques minutes. Comme il est spécifié dans le livre : « L'apparition fut entourée d'une aura, ressemblant à l'anneau de Saturne, jusqu'à ce qu'elle se fût évanouie à son tour. » [p.52] M. Freitag, la capitaine du Bocşa, alertait alors le reste de ses officiers (14 membres en tout) dans le but qu'ils pussent tous observer cet étrange spectacle en montant sur le pont. Certains purent prendre des photos de l'événement ; le capitaine, lui, réussit apparemment à en faire un film. Comme nous pouvons nous en douter, une quatrième pleine lune émergeait à son tour. Elle a effectué des métamorphoses identiques aux précédentes, à la différence qu'un halo vertical était maintenant visible. Puis, « soudainement, l'étoile s'embrasa très rapidement, sans emprunter de direction apparente. C'était comme un corps céleste qui allait se crasher sur le bateau, à grande vitesse. » [p.52]
Tout l'équipage fut en mesure d'observer le phénomène à partir d'une porte donnant sur le pont. De terreur, ils s'étaient tous réfugiés à l'intérieur avec le chien du capitaine qui n'en finissait plus de glapir.
Un élément très intéressant est fourni par le capitaine Freitag qui s'est souvenu pendant l'observation que, l'année précédent l'incident, en 1981, des appels radios avaient été émis vers tous les bateaux, alors dans une zone spécifique de l'océan, pour les prévenir qu'une capsule spatiale américaine allait amerrir dans les environs. Identifiant peut-être en ce sens ce qu'ils étaient en train d'observer, Ştefan Freitag sortit une nouvelle fois sur le pont du bateau, bien moins frileux qu'il l'était jusqu'alors face à l'inconnu. Scrutant le ciel, il put se rendre compte que la lumière avait considérablement décru. Cependant, son spectacle n'en fut pas moins mirifique. Étonnement, l'apparition se mit à briller d'une luminosité qui passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, tout en étant entourée d'un halo lumineux qui émettait de nombreux flashs. Puis, de façon similaire aux apparitions précédentes, l'intensité de la lueur s'atténua et le ballet lumineux s'arrêta. À la toute fin de l'observation, l'étoile dansante ne ressemblait plus qu'à une sorte de nuage lumineux assez banal. Plus tard, le capitaine Freitag ajoutait à cela que :
« Le show de l'ovni s'est répété, de manière identique, avec la cinquième apparition dudit objet. Je dois souligner qu'aucun son ne fut perçu et qu'aucune effusion de chaleur ne fut ressentie, tout au long du déroulement du phénomène. Seul le compteur Geiger - que nous avions malheureusement ramené trop tard sur le pont – montra une légère augmentation du niveau de radiation. Cela dit, il était encore loin des niveaux considérés comme dangereux pour les humains. » [p.52-53]
Le phénomène lumineux qui se mit ainsi en scène au-devant du capitaine du Bocşa et de son équipage, ne fut pas le seul dans le genre à être recensé. Il apparaît que les équipages de vaisseaux roumains, voire internationaux, ont plusieurs fois relaté des incidents quelque peu similaires. En effet, disons qu'à peine le jour suivant, le 18 septembre 1982 pour être exacte, à peu près à la même heure, un phénomène complètement analogue fut rapporté par un bateau britannique. Il est intéressant de savoir que ledit équipage mouillait aussi dans les environs de l'équateur terrestre (à seulement 2° de latitude parait-il). Le déroulement métamorphique de la lumière contient absolument les mêmes détails, à la différence près que l'apparition effectuait son manège sept fois au lieu de cinq. Et ce n'est pas tout !
Par exemple, le 24 décembre 1972, c'est le bateau roumain Moldoveanu qui voguait, cette fois, pas très loin du Labrador, entre 3h00 et 4h00 du matin, quand ses membres d'équipage remarquèrent un objet brillant qui arrivait droit sur le navire, à très grande vitesse, pour finalement ne se mettre qu'à survoler les vagues alentours. Peu après, l'objet revenait vers eux pour s'arrêter au-dessus du bateau et changer plusieurs fois de formes et de couleurs. Alors, passant d'une forme arrondie à une forme ovale assez allongée, sa couleur rouge initiale laissait place au jaune, puis au blanc, et enfin à une couleur plutôt bleutée. L'intérêt de cette observation est qu'elle dura pratiquement une heure, avant que l'objet s'en aille à grande vitesse dans le ciel, devenant aussi petit qu'une tête d'aiguille, au fur et à mesure de l'impression d'éloignement, juste avant qu'il disparaisse irrémédiablement dans les profondeurs de l'empyrée.
Quatre ans plus tôt, le 24 octobre 1968, c'est le commandant du pétrolier roumain Argeş22 qui put observer avec ses officiers, à 15h47 pétantes, un objet lumineux blanc qui traversait le ciel à grande vitesse. L'Argeş était alors dans les environs de Madagascar et du canal du Mozambique. Nicolae Ştefanescu, le commandant de bord, nous dit :
« Quand il [l'objet] nous a approché, il ressemblait à un disque d'une taille apparente à la moitié de la pleine Lune ; sa couleur était jaune-orange et des rayons bleu-vert étaient émis à partir du centre du disque. Après quelques secondes, l'objet s'arrêta pour rester ainsi, sans bouger, pendant un moment, avant de partir soudainement en direction de l'est, de façon perpendiculaire à notre ligne d'avancée, pour disparaître dans l'immensité du ciel. » [p.51]
Après qu'il eût effectué quelques calculs avec un sextant, le commandant fut en mesure de préciser que l'objet se trouvait accessoirement à une distance de 25 km et qu'il devait mesurer 17 mètres de diamètre environ.
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22 Du nom de la rivière qui jouxte le lac Vidraru, si vous vous souvenez bien.
Les années 80 : disco' ufos
Cette prolifique décennie a vu naître d'autres cas singuliers, sur la terre ferme cette fois (enfin, pas vraiment non-plus... n'est-ce pas ?) La qualité des récits relatés par les témoins, les détails spécifiques de ces événements et les traces radars que certains objets aériens ont quelques fois laissé, en font des témoignages ovnis de prime importance. Tel, par exemple, cet ovni qui apparaissait pour la première fois sur les écrans radars de l'Institut National de Météorologie et d'Hydrologie de la ville de Bucarest, au cours d'une nuit d'août 1986. L'image de l'objet qui émergeait ainsi avait le forme d' « une vive ligne horizontale d'un centimètre de long. » [p.49] Ion Lazeanu, le radariste en question, put déterminer que l'objet se situait à une distance d'environ 280 km, au sud-ouest de la station de météorologie, à peu près au-dessus de la ville de Sofia, en Bulgarie. Son altitude a été estimée à plus ou moins 30 000 mètres. Cet objet apparaissait à nouveau les quatre jours suivants, exactement à la même place, si ce n'est une fois seulement au cours de laquelle il s'affichait au-dessus de la ville de Cluj-Napoca23. Selon Ion Lazeanu, chaque apparition de cet objet durait, sur le radar, entre trois et vingt minutes. Ensuite, il disparaissait toujours en un clin d'oeil.
Un autre cas très célèbre est l'observation effectuée le 11 septembre 1987, vers 20h15, dans les environs du parc Herăstrău de Bucarest, par Lydia B. Løvendal-Papae24 - dont le père, le Baron George Løvendal, est le descendant de l'astronome Tycho Brache -, et son mari, Radu Mihai, professeur d'architecture. Alors que Lydia contemplait la voûte céleste, aux côtés de son époux, après une courte promenade dans ledit parc, « son attention fut attirée par une étoile inhabituellement imposante, d'une couleur rougeâtre qui tirait sur le orange, comme la planète Mars. […] C'était comme une bille de verre colorée, produisant sa propre lumière. » [p.45]
Au moment de l'observation, le ciel était limpide, mis à part une petite couche de nuages marron.
L'étoile se mit alors à bouger à la même allure qu'un avion pour venir se positionner juste audessus de Lydia, bien qu'à haute altitude. C'est ainsi qu'elle put remarquer que la lumière de la bille pulsait. Au bout de quelques minutes, « ça commença à se balancer légèrement dans plusieurs directions, un peu comme un ballon attaché à une corde qui revient toujours à la même place. »25 [p.45] Alors, la chose émit plusieurs flashs de lumière avant de se mouvoir à travers le ciel en faisant de grands et francs zigzags, pour disparaître derrière la fameuse couche de nuages marronâtre. Pourtant, cette conduite élusive de se soustraire aux regards de nos deux témoins ne signait point la fin de l'observation26. En effet, quelques minutes plus tard, la bille reparaissait tandis que le mari de Lydia se mettait à crier : « ça a relâché un rayon blanc, comme une bouffée de fumée ! » [p.45] Ce rayon blanc fut décrit comme « assez diffus » [p.45] et à peu près identique à un spray ou à un produit vaporisé. Ambiance.
Au terme de cette expérience visuelle spontanée, Lydia Løvendal et Radu Mihai ont découvert qu'une de leurs voisines, Mme Miora Iliescu, avait pu observer au même moment, « une énorme étoile rougeâtre, ressemblant à une boule de noël » [p.46], alors qu'elle était aux côtés de son neveu. Autre ambiance...
Citons aussi une autre observation effectuée l'année suivante, au mois de janvier 1988, par un militaire de garde au bord du lac Morii, entre les villages de Roşu et de Crângaşi, dans les environs de Bucarest. Ce vaste et beau lac d'une superficie de 2,46 km²27, a la particularité d'être traversé par un pont effectuant la jonction entre la berge et un petit îlot situé au milieu des eaux, dans la partie nord dudit lac. Ainsi, le militaire était à son poste, une petite guérite au bord du Morii, lorsqu'il vit une lumière légèrement sur sa droite, juste au-dessus du pont en question. Il était alors 5h00 du matin. Il explique :
« Lorsque la lumière m'apparut, elle était à dix ou douze mètres au-dessus du pont. Elle était de forme ovale et stationnait de façon verticale […]. Je ne sais pas quelle taille elle pouvait avoir mais, en tout cas, elle était très grosse, peut-être dix à quinze mètres de hauteur et, au moins, cinq mètres de largeur. La visibilité était très bonne. Je pouvais parfaitement la voir ! La lumière était intense, comme un éclairage au néon, et le pont était clairement visible endessous. Ce qui m'étonnait encore plus, ce fut qu'à l'intérieur de cette lueur je distinguai quatre autres lumières en forme de croix, brillant de la même couleur mais avec une intensité décuplée, tels des réflecteurs. » [p.47]
Alors que la lumière était jusque-là immobile, au-dessus du milieu du pont, elle se mit à effectuer de très curieux mouvements, un genre de gigue de l'espace, que le militaire n'hésite pas à qualifier de danse :
« L'objet semblait vraiment danser ; il bougeait étonnement vite de haut en bas […],comme s'il tremblait. À un moment, il commença à se mouvoir vers l'extrémité du pont, sans s'arrêter de remuer ainsi, tout en effectuant des mouvements ascendants récurrents, comparables au graphique trigonométrique du sinus et du cosinus [image ci-contre]. Arrivé au bout du pont [côté îlot], il reprit de la même manière sa course, mais en sens inverse. Selon l'horloge, cette danse a duré 30 minutes et je l'ai observée sans cligner des yeux. J'étais fasciné, déjà conscient que j'étais en train de regarder quelque chose que peu de gens avaient été à même d'observer. Ses allées-venues prirent fin aussi soudainement qu'elles avaient commencé lorsque l'objet stationna à nouveau au-dessus du pont, à la place exacte où je le vis à l'origine. [Puis], il commença à bouger en direction du village de Roşu, à hauteur constante, que j'estimais comme n'excédant pas 20 mètres. Il progressait extrêmement lentement comparé à la manière dont il bougeait peu avant. » [p.47]
Pour le militaire, cette lenteur donnait l'impression que l'objet scannait la zone. Il dit d'ailleurs qu'en une minute, il dut tout juste parcourir 50 mètres. Prenant la direction du village de Roşu, la lumière se rapprocha d'une bordée d'arbres, à environ 70 mètres du pont, où elle sembla s'immobiliser. Notre témoin l'avait toujours en visuel à travers les branches dénuées de feuilles (rappelons que l'observation à lieu au mois de janvier) et précise :
« L'objet ovale était tourné à 90° et ressemblait maintenant à deux assiettes collées ensembles, comme les soucoupes-volantes que l'on voit dans les films. » [p.48]
L'intensité de la lumière était toujours stable mais les quatre lueurs centrales en forme de croix n'étaient plus visibles. La stupéfaction du militaire augmenta sensiblement lorsqu'il prit le temps de bien contempler cet objet étonnant :
« […] Je me suis dit : C'est un ovni, un ovni authentique ! Je n'arrivais pas à le croire. L'objet conservait toujours sa luminosité blanc-néon, mais les quatre lumières [en croix] n'étaient plus visibles. À la place, au niveau de la zone où nous pouvions imaginer que les deux ''assiettes'' se combinaient, au milieu, j'y vis une rangée de couleurs : il y avait des petites lumières, comme des petites ampoules, qui s'allumaient et s'éteignaient mais pas complètement. Il y avait seulement des couleurs chaudes, de différentes nuances : blanc, jaune, rose, orange. La couleur la plus foncée était le orange. » [p.48]
L'objet resta un moment au-dessus des arbres puis, en l'espace d'une seconde, il partit à une allure incroyable dans la direction du village de Chiajna et disparut. Précisons qu'au moment de l'observation, le Mill Lake était vide, l'eau y avait été complètement drainée quelques jours plus tôt, et que le village de Roşu était plongé dans l'obscurité suite à une pénurie d'électricité. Aucune information ne nous est donnée quant à ces deux détails susceptibles, pourquoi pas, d'être plus ou moins liés au phénomène observé cette matinée-là par le miliaire de garde.
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23 Quelle coïncidence troublante... au regard du lieu énigmatique que borde cette ville (la forêt Hoia-Baciu).
24 Ce cas ufologique est connu sous le nom anglophone de The Løvendal-Papae Case.
25 C'est ce que j'appelle une belle ode à la littérature... Je pense notamment au Pendule de Foucault écrit par Umberto ECO... en 1988 ; mais aussi, justement, au physicien Léon FOUCAULT, inventeur dudit pendule, et avec lequel il put démontrer la force de Coriolis. À cette dernière, immanquablement, les détails de l'observation nous ramènent quelque peu.
26 C'est bien connu, le magicien a souvent plusieurs lapins dans son chapeau !
27 Le plus grand de Bucarest.
La lumière à géométrie variable
Cette observation d'ovni, effectuée par des témoins multiples (un groupe de sept personnes), est considérée par Ion HOBANA comme l'un des cas les plus importants de
l'histoire ufologique roumaine. Rien de moins. Initialement, il fut en mesure de rassembler les éléments principaux de l'histoire dans un article publié à l'époque en s'aidant, notamment, de la vénérable enquête menée par la reportrice Constanţa CORPADEA, du journal Adevărul28, et par l'écrivaine Mihaela MURARU-MÂNDREA qui ont pu interviewer deux des personnes du groupe en question. Comme vous allez le remarquer, cet incident en cache peut-être... un autre.
Tout commença un beau matin du 15 août 1991. Le journal Zori Noi publiait alors un article consacré à une formation d'ovnis qui aurait été aperçue par un groupe de sept personnes au cours de la nuit du 4 août 1991, dans les montagnes du Retezat. Cette publication matinale vint à point nommé étant donné que la veille de sa parution – dans la nuit du 13 au 14 août 1991 –, un avion IL 18 Airliner, avec neuf personnes à bord, percutait une pente montagneuse cinq minutes avant minuit, à 150 km de l'aéroport de Timişoara, son lieu d'atterrissage, et à 2 km seulement de la zone des montagnes du Retezat où le groupe de sept personnes vit, dix jours avant, l'étrange phénomène que nous allons rapporter. Ce terrible accident au cours duquel les neuf personnes périrent fut très difficile à expliquer. En effet, le crash eut lieu alors que le commandant de bord était en pleine communication radio avec la tour de contrôle pour précisément déterminer la position et l'altitude de l'avion29. Au moment de l'échange, ces deux éléments étaient on ne peut plus normaux et rien de particulier ne fut suspecté. De plus, le pilote était considéré comme expérimenté (+ de 3000 heures de vol) et le temps était comme qui dirait excellent. Suite à une enquête menée par les voies officielles pendant un an, il a été évasivement évalué que l'accident serait dû à une erreur de dérivation de vol d'environ 60 km.
Mais une autre hypothèse implicite existe : celle d'un accident collatéral, malheureux, lié à la présence d'un objet volant non-identifié ; celui-là même, peut-être, qui fut déjà aperçu dix jours auparavant par notre équipe de randonneurs, et c'est pourquoi nous y venons.
Nuit du 4 août 1991, montagnes du Retezat, entre le gîte Pietrele et le lac Bucura.
Les montagnes du Retezat se situent dans le sud-ouest de la chaîne des Carpates, dans le département de Hunedoara, dont la ville de Deva est le chef-lieu. Ce magnifique et insolite massif plus communément connu sous le nom anglicisé de Retezat Mountains, concentre les plus hauts pics de Roumanie, dont le plus élevé, le pic du Peleaga, fait 2509 mètres d'altitude. Le Valea Rea, un autre pic bien connu qui signifie la Vallée Maudite, fait 2311 mètres. De nombreux autres sommets, bien que moins hauts, sont aussi présents. On y dénombre aussi 80 lacs glaciaires, dont le plus important, le lac Bucura, se situe à 2000 mètres d'altitude. Les lacs de cette région montagneuse constituent plus de 38% de la totalité des lacs glaciers que l'on compte en Roumanie. Dans les environs de cet imposant massif montagneux, nous retrouvons également le Retezat National Park, un parc naturel roumain très célèbre. Endroit qui à l'air fabuleux s'il en est.
C'est au sein de ce fantastique paysage sauvage que Martin Domokoş, l'un de nos sept témoins, effectuait son métier de sauveteur en montagne depuis plus de 30 ans. En ce début du mois d'août 1991, c'est lui-même et l'un de ses collègues, George Resiga, qui ont été chargés d'accompagner pendant quelques jours un groupe de cinq randonneurs, dans le dédale rocheux que forment les Retezat Mountains.
Vue plongeante des Retezat Mountains à partir du
pic du Peleaga30. ©Tudor Madpixel.
La journée du 4 août 1991, fut un moment particulier pour nos sept marcheurs puisqu'ils laissaient derrière eux le gîte Pietrele (image gauche ci-contre), pour marcher des heures durant en direction du col Bucura – l'endroit le plus élevé de toute la randonnée - et de son fameux lac, clou du spectacle.
Dans les environs, se trouve une base de secours que nos marcheurs désiraient atteindre avant qu'il ne fasse trop sombre. Alors qu'ils se rapprochaient toujours un peu plus du col Bucura et que le soleil tirait sa révérence, le groupe fut relativement ralenti à cause d'un problème à la jambe de l'une des randonneuses.
Cela produisit ce à quoi nous pouvions nous attendre : les quatre randonneurs aux physiques irréprochables prirent de l'avance, tandis que la blessée légère continuait à allure réduite, entourée de nos deux accompagnateurs : Martin Domokoş et George Resiga. Le premier phénomène notable fut visible par le groupe de tête alors que la nuit était tombée.
Tout d'abord, ils remarquèrent derrière eux une forte lumière, rien de plus. Ceci dit, comme chacun l'aurait cru, ils pensèrent à un signal lumineux effectué par le trio de queue pour indiquer un problème.
Les quatre marcheurs les attendirent alors patiemment et, lorsqu'ils furent à portée de voix, ils leur demandèrent la cause de ce signalement. Manifestement, le trio de queue n'avait point joué de la torche pour prévenir qui que ce fût. C'est sur ce léger malentendu que nos randonneurs, ainsi tous regroupés, reprirent leur ascension tardive. Ce n'est que peu après, à l'approche du col Bucura (2040m d'altitude) et de leur zone de campement, qu'une nouvelle apparition se manifestait. En effet, le groupe observa en direction du Valea Rea, au nord-ouest « une lumière bougeant très rapidement. » [p.56] Celle-ci modifia sa trajectoire initialement rectiligne pour évoluer en zigzags, tout en augmentant drastiquement son allure lorsque les randonneurs pointèrent leur torche dans sa direction pour signaler leur emplacement, tout en criant. Ils croyaient alors avoir affaire à un malheureux touriste égaré dans le secteur. Ils se rendirent assez vite compte de leur méprise lorsque la lumière s'arrêta à quelques dizaines de mètres seulement de leur position. Bien en face du groupe, en état stationnaire, celle-ci était rouge. Au bout de quelques secondes, la lumière retournait en direction du Valea Rea. Par chance, bien qu'éloignée, celle-ci était toujours visible par notre groupe de randonneurs qui avait repris son ascension du col Bucura. Il ne fallut pas longtemps avant que cette étrange lumière solitaire soit rejoint par une seconde lueur, de couleur bleu pâle. Le spectacle évoluait à nouveau lorsque notre groupe de marcheurs atteignait enfin le col Bucura, à 2206 mètres d'altitude - ici l'observation des environs est panoramique et délectable.
En regardant encore vers le secteur du Valea Rea, nos sept compères « virent alors une multitude de lumières de couleur vertes, bleues, turquoise (c'était la couleur dominante), jaune-rougeâtre et roses. Les lumières […] dessinèrent d'abord une forme ovoïde avant de se transformer en un cylindre parfaitement bien défini. » [p.56] S'ensuivit une tierce métamorphose en « un corps solide ayant la forme d'un parallélépipède en trois dimensions, chaque face éclairée, puis celle d'un triangle » [p.56], avant de se transmuter en un ultime « énorme objet en forme de coeur. » [p.56]
La dernière partie de l'observation est telle que nous nous retrouvons en réelle difficulté pour distinguer ce qui a trait à la perception visuelle simple, c'est-à-dire l'observation basique d'un objet quelconque, de ce qui a trait à la perception proprement subjective, plus complexe, dudit objet. Cette dernière s'apparente surtout à un processus interprétatif, presque exclusif, même si elle semble intrinsèquement dépendre d'une probable manipulation perceptive intentée par l'objet lui-même sur les témoins. Il est brusquement apparu que nos sept témoins eurent l'incroyable impression de se retrouver « dans un avion, à basse altitude, volant au-dessus d'une ville féerique, aux intersections, rues et boulevards illuminés. » [p.56] Il serait agréable de penser que l'objet ainsi aperçu se serait montré dans son intégrité aux sept témoins, tandis qu'il se déplaçait juste en contrebas du col Bucura où ils étaient positionnés, ce qui aurait pu leur donner l'impression de surplomber une immense et fantastique ville illuminée qui, en réalité, n'aurait été que la structure même de l'objet éclairée en divers endroits. Mais ceci ne nous explique en rien la proprioception décrite, à savoir l'impression d'être dans un avion. L'important, ici, est de pointer la coïncidence singulière qui relie cette sensation, commune aux sept témoins, à l'accident d'avion qui eut lieu neuf jours plus tard, pratiquement au même endroit. L'enjeu derrière ce cas n'est pas sans rappeler l'affaire des apparitions du célèbre oiseau de Mason, aussi connu sous le nom de Mothman, en 1966 et 1967, en Virginie Occidentale (USA), qui provoqua chez de nombreux témoins l'insidieux savoir qu'une catastrophe allait se produire ; en l'occurrence, l'effondrement du pont Silver Bridge qui reliait alors Point Pleasant et Kanauga31. Bref, l'ovni des Retezat Mountains nous paraît jouer trop précocement, chez les témoins, sur la sensation subjective atypique d'être dans un avion, peut-être à la place même des futurs accidentés, sans encore qu'ils le sachent32 ni qu'ils en ressentent l'émotion affiliée (le concept de la catastrophe et sa représentation émotionnelle sont voilés au profit de la féerie), et en dit beaucoup sur l'aspect relativement prémonitoire ainsi mis en jeu ; évidemment, avant même de se crasher sur l'une des pentes montagneuses des Retezat, l'avion a bien dû survoler une ville ou une zone habitable dans la nuit du 13 au 14 août 1991 ?
Au cours d'une enquête moins élémentaire et plus détaillée auprès des témoins, il aurait été judicieux de tenter de leur faire dessiner, de mémoire, l'emplacement approximatif des rues, boulevards et intersections visualisés au cours de cette expérience. Peut-être aurions-nous eu la surprise de constater que ces embranchements correspondaient en divers points à l'une des villes les plus proches des Retezat, survolées par l'avion en question. Mais ce ne fut pas effectué, ce qui évite que nous théorisions plus avant. La seule chose dont nous pouvons être certaine, c'est de la démonstration de force, à la fois sordide et comique, du phénomène qui se laisse deviner derrière ce type de spectacle.
Retournons vers nos témoins. Juste après leur étonnante impression, l'un des deux sauveteurs présents, George Resiga, se rappelait alors bien tardivement qu'il transportait dans son sac une puissante paire de jumelles. À travers elles, ils purent à tour de rôle remarquer que « chacune des lumières avait la forme d'un disque, avec un hublot phosphorescent. » [p.56] Bien que les sauveteurs eussent depuis le début de l'observation essayé de contacter la base de secours du lac Bucura, ils ne furent pas en mesure d'établir un contact. À la place, ils déterminèrent leur position en utilisant des balises, tout en donnant de la voix vers la base (merci les échos !) pour qu'elle allume la station de radio, tandis que
« la myriade de lumières changeait encore une fois de configuration pour former une sorte de piste d'atterrissage33 vue de façon latérale. Ensuite, les lumières reprirent leur forme ovoïde initiale et s'élevèrent en intensifiant vivement leur éclat pour disparaître à haute altitude. » [p.57]
Réussir à prévenir la base était important pour qu'elle soit également en mesure d'observer ce spectacle lumineux mais, malheureusement, le contact enfin établi signait le terme de l'apparition – ce qui ne nous étonne guère. Bien que le temps de la nuitée fusse jusqu'alors radieux, le départ de l'objet vit poindre un épais brouillard d'origine inconnue qui envahit étrangement tout le secteur. Pour conclure le cas, Dan D. FARCAS nous invite à prendre connaissance d'une hypothèse portée par son confrère Ion HOBANA à propos du crash d'avion survenu neuf jours plus tard. Nous savons qu'au cours de l'observation du 4 août 1991, les témoins évoquèrent la disposition particulière des lumières formant ce qui ressemblait à une piste d'atterrissage, vue de façon latérale, et qui fait à nouveau écho à l'accident d'avion. En effet, selon HOBANA « le manque d'orientation du IL 18 Airliner aurait pu être causé par une rencontre ovni du même genre. » [p.57] L'erreur principale serait alors venue du fait que le pilote aurait pris les lumières de l'ovni pour la piste d'atterrissage de l'aéroport de Timişoara.
Il rajoute :
« C'est dur de croire que l'équipage débutait la descente, pensant qu'il était au-dessus de l'aéroport de Timişoara, alors qu'il était en fait au-dessus d'une forêt. Où les lumières de l'aéroport étaient-elles ? Il est possible que cet équipage ait pu voir un phénomène aérien complexe non-identifié, très brillant, qu'il ait pris par erreur pour les lumières de la ville et de l'aéroport. » [p.57]
Effectivement, cette hypothèse existe ; mais qui peut dire où se situe réellement la vérité ?
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28 Signifiant La Vérité, en français. Adevărul est un quotidien roumain régional mainstream (officiel, genre Le Monde) qui a donc pignon sur rue.
29 Processus habituel qui permet de vérifier la cohérence des données, lors de l'approche du lieu d'atterrissage .
30 Légende consécutive à l'image : le haut pic au second plan, à droite (haut et pointu), est le pic du Retezat, 2485m. Nous y voyons juste ensuite en bas, à sa gauche, assez large et épaté, le pic Bucura I, 2433m, puis, encore à sa gauche et un peu caché par les nuages, se situe le pic Judele, 2398m. Vers le centre de l'image, le lac Bucura est bien visible avec, à sa droite, le pic Bucura II qui fait 2378m.
31 Ces deux affaires sont en miroir. Les apparitions du Mothman ont permis à des témoins de savoir bien à l'avance la survenue d'une catastrophe sans qu'ils en aient les détails exacts, alors que l'ovni des Retezat semble mettre les témoins dans la position des futurs accidentés sans leur transmettre l'idée même de la catastrophe future. Les premiers ont le fond, les seconds la forme...
32 Cet événement aura lieu dans un futur proche. Ce cas d'ovni est l'inverse d'un contretemps même s'il se repaît d'un contresens... La partition temporelle lambda y est grugée par la juxtaposition précise de deux événements alors éloignés dans le temps, à travers une impression subjective : l'un est en train de se passer (l'observation), l'autre (l'accident d'avion) aura lieu neuf jours plus tard – les deux se passent au même endroit, mais pas en même temps... ou bien ?
33 Tiens donc !
Le coup du sort
L'incident attrayant que nous allons maintenant vous dévoiler fut à l'origine instruit par l'ufologue Călin TURCU, puis mentionné par Dan D. FARCAS dans son bouquin sous l'intitulé The Popa family case34. Comme vous pourrez à nouveau le constater, cette troisième apparition d'ovni ne fut pas non-plus avare en métamorphoses et éléments troublants.
Sur la route, entre Ploieşti et Telega, le vendredi 13 août 1993.
Les villes de Ploieşti et Telega, distantes d'une petite trentaine de kilomètres, font toutes deux parties de la région de Braşov située dans le centre de la Roumanie, en pleine Transylvanie. Le terme Braşov, dérive de l'allemand Kronstadt qui signifie couronne, dont l'origine étymologique proviendrait de l'ancien roumain Bârsă désignant le mot berceau. C'est au sein de cette région historique, très touristique, que l'observation effectuée par la famille Popa prit place.
En ce 13 août 1993, à la nuit tombée, un homme de 52 ans se nommant Costin Popa, ingénieur, effectuait un trajet en voiture vers Telega, accompagné de sa femme, Marianna, et de sa fille de 22 ans, Diana, pour répondre à l'invitation d'amis. Par chance, la route défilait silencieusement, sans encombre notoire, tandis que la voiture traversait un secteur assez désert, exempt d'habitation ou de lampadaire. Bercée par le ronronnement régulier du moteur, la famille Popa ne pensait certainement pas aux récits bizarres qui émaillaient pourtant les environs et qui se condensaient sur ce petit tronçon de route de quelques dizaines de kilomètres, joignant Ploieşti à Telega.
Les histoires inhabituelles que l'on racontait alors mettaient en scène des phénomènes nocturnes insolites récurrents tels que d' « étranges lumières qui planent aux alentours, sur le sommet des collines ou bien au-dessus des arbres des jardins, de cercles d'herbe brûlée où les fées jouent la nuit, ou bien des animaux qui se comportent étrangement sans raison particulière. » [p.59]
Il est certain que la famille Popa ne savait pas non-plus que cette nuit même, à 80 km de là, la zone du ciel surplombant l'aéroport international Otopeni de Bucarest était survolé, pendant trente minutes, par une petite flottille d'ovnis composée de quatre objets « qui furent enregistrés sur les radars et desquels s'échappaient des flammes rouges et vertes. » [p.59] Pourtant, la famille Popa allait faire, à son tour, l'amère expérience d'une belle rencontre avec l'étrange... Initialement, cela se traduisit par des ratés émis par le moteur du véhicule, juste avant qu'il ait totalement cessé de fonctionner sans raison plausible. Oui, ce fut d'un coup que le ronronnement se tut, suivi de près par l'extinction des phares. Impatience. En outre, l'obscurité qui les entoura sans y être invitée fut certainement source de mécontentement avant que les choses ne se gâtent... Alors, Costin Popa sortit du véhicule pour regarder sous le capot à l'aide d'une lampe-torche, maugréant peut-être un bon sang de bonsoir. À peine l'eut-il allumée qu'il fut traversé par un choc électrique si puissant qu'il en vint malencontreusement à la faire tomber au sol. Reprise en main grâce à sa femme qui la ramassa à l'aide de son écharpe, cette fois elle fonctionna sans vice et lui permit d'éclairer le moteur, là où tout semblait en état de fonctionnement. C'est alors que toute la famille Popa fut soudainement frappée « comme par un poing invisible, par quelque chose que [Marianna] compara à un mur d'air. » [p.58] Tout ceci dans le silence le plus total.
Juste après, « sur le côté droit de la route et au-devant de quelques buissons, à environ 25 ou 30 mètres plus loin, se manifesta un brouillard laiteux d'une couleur blanc-jaunâtre vibrante, qui avait la forme d'un écran lumineux. Il était d'une forme rectangulaire irrégulière, d'une dizaine de mètres et d'une hauteur avoisinant les trois mètres, et semblait flotter un demi-mètre au-dessus de l'herbe. » [p.58]
Complètement terrifiée, la famille Popa se mit à l'abri dans la voiture et tenta de fuir les lieux ; c'était oublier l'immobilisation forcée du véhicule. Les Popa ne purent donc que se faire les spectateurs ébahis de ce qui suivit. Ainsi, ils purent voir l' « écran laiteux [qui] pulsait [toujours] légèrement, augmenter et diminuer son intensité lumineuse blanc-jaunâtre, toutes les deux ou trois secondes. » [p.58] Cet étrange spectacle ne durait, tout au plus, qu'une vingtaine de minutes – ce qui est, en soi, extrêmement long !
Ensuite, l' « écran commença à se décaler lentement vers la gauche en rapetissant [sa hauteur] et en s'allongeant [au niveau de la largeur]. Quand il arriva au-dessus de la route, face à eux, ce n'était plus qu'une étroite bande de lumière, d'environ 30 m de long et un mètre de large seulement. Elle resta là, immobile, pendant deux minutes tout au plus, et sa forme s'estompa peu à peu pour laisser place à une lumière en forme d'oeuf, d'à peu près trois mètres de long et deux mètres de large. À un moment donné, [l'apparition] devint très brillante et s'éleva soudainement dans la nuit pour y disparaître. »[p.58]
C'est alors que, sans problème notable, la famille Popa put redémarrer sa voiture pour s'enfuir, à son tour, de cette portion de route obscure là où ses trois membres frayèrent, sans l'avoir désiré, avec un phénomène lumineux considérablement mystérieux.
Ce phénomène qui avait la forme d'un écran d'apparence laiteuse, n'est pas sans rappeler le cas polonais de Bedzienica-Nockowa35. C'est bien dommage, mais notre simple condition nous oblige à ne concevoir ce phénomène qu'avec un prisme relatif ; ne parlons même pas du matérialisme dogmatique ambiant qui ne permet pas à beaucoup d'entre-nous de le considérer avec un nouvel oeil, de le penser et de le raisonner sagement. Le physicien Hal PUTHOFF a dit avec justesse que « nous sommes comme Leonard de Vinci se trouvant avec un boîtier sans fil d'ouverture de porte de garage »36 face à ce phénomène qui s'obstine à rester indéfini.
Cet objet en forme d'écran fait aussi écho à une observation assez récente effectuée le 13 avril 2017, à Sonora37, au Mexique. Selon le peu de renseignements accessibles - à l'heure où j'écris ses lignes – constitués principalement de vidéos ou de captures d'écran du phénomène, un ovni s'est mu dans le ciel et a disparu à travers une sorte de forme (ouverture ?) rectangulaire lumineuse apparue au milieu des airs, tel « un portail ».
Après avoir aspiré l'ovni, cet écran rectangulaire bleu (de même couleur que l'objet), s'est résorbé et s'est évanoui à son tour38.
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34 « Le cas de la famille Popa ».
35 Nous renvoyons le lecteur à la précédente fiche de lecture concernant le livre de Piotr Celebìas : Ufos over Poland.
36 Extrait de l'article « Le pentagone a consacré 22 millions de dollars au phénomène ovni entre 2008 et 2012 », Nexus Magazine n°115, mars-avril 2018, p.7
37 D'ailleurs, le 24 février 2018, un ovni s'est à nouveau montré en spectacle aux alentours de Sonora, sud de l'Arizona, cette fois face à deux avions de lignes : un Learjet 36 de Phoenix Air et un Airbus A321 d'American Airlight Flight.
Pour plus d'informations, consulter le site : http://ovnis-direct.com/usa-deux-avions-de-ligne-croisent-un-ovni-le-24-fevrier-5858.html
38 L'information a été médiatisée par plusieurs journaux et blogs espagnols et mexicains. Des vidéos peuvent toujours être visionnées à ce propos.
Le manège flamboyant de Năneşti
Cet incident, pourtant pas très spectaculaire en soi, a néanmoins défrayé la chronique en Roumanie du fait du nombre non-négligeable de témoins, à savoir une cinquantaine de personnes. Bien évidemment, c'est cette considérable quantité d'observateurs qui nous a décidé à présenter ce cas dans la fiche de lecture. L'observation fut notamment évoquée dans plusieurs grands journaux et médias officiels roumains, tel que le Monitorul de Vrancea ou le quotidien Naţional de Bucarest.
La première enquête sur cet incident fut menée le lendemain de l'observation par des journalistes du Monitorul de Vrancea. Peu après, c'est l'ASFAN qui se rendit sur place pour poursuivre l'investigation et recueillir des témoignages de première main grâce à la petite équipe constituée par Gheorghe COHAL et Alexandru MUŞAT. Ils furent en mesure d'interviewer six témoins principaux : un professeur roumain à la retraite, Tănăsache Agafiţei, sa femme, Elena Agafiţei, les époux Elena et Costel Stoian, puis le père, Ştefan Stoian, ainsi que Dimitru Jujău.
Năneşti, Comté de Vrancea, le samedi 30 juin 2001.
Le comté de Vrancea se compose de trois villages ; en plus de Năneşti, nous y trouvons Călienii Noi, et Călienii Vechi. Nous sommes ici dans la fière région historique de Moldavie occidentale, dont le chef-lieu se nomme Focşani. C'est dans ce secteur traditionnel et pittoresque, qu'au cours de la nuit du samedi 30 juin 2001, plusieurs habitants de Năneşti étaient relativement surpris par une longue coupure d'électricité qui affecta tout le village. Il était alors 22h30 et certains s'impatientaient de pouvoir continuer leur émission de télé favorite. Il faut dire que durant toute la journée, le ciel avait été obscurci par de nombreux nuages et la pluie tomba même par-ci, parlà.
Pourtant, cette météorologie, somme toute banale, n'était point rare en cette région ; nous étions même bien loin d'une météo par trop capricieuse, causant de fortes giboulées ou d'angoissantes tempêtes. Et même avec ce temps-là, les défaillances et les coupures d'électricité se faisaient rares et, lorsqu'elles survenaient, elles ne duraient que peu. Le fonctionnementélectrique optimal habituel de Năneşti s'explique par le fait que ce sont deux lignes de hautetension et trois transformateurs qui alimentent le village. Ainsi, si l'une en venait à dysfonctionner, une autre prenait automatiquement le relais. Bref, la coupure d'électricité générale en ce 30 juin durait un moment inhabituellement long, ce qui produisit beaucoup d'exaspération chez les villageois ; certains sortirent alors sur le pas de leur porte pour vérifier le manque d'éclairage des environs et constater l'étendue de la coupure39. Bien leur en fit, car c'est en mettant le nez dehors qu'ils eurent le loisir d'observer dans le ciel, juste au-dessus du village « un point rouge légèrement diffus qui avançait lentement. » [p.71] Ne l'ayant point lâché du regard, les six témoins qu'interrogèrent sur place les enquêteurs de l'ASFAN, ont pu rapporter les détails suivants :
« La boule s'immobilisa et se mit à tourner pour donner naissance à un anneau rotatif segmenté, à la lumière jaune pâle. Tandis qu'il tournait et qu'il se rapprochait du sol, le diamètre de l'anneau devint de plus en plus grand jusqu'à atteindre un rayon de 100 à 200 mètres […]. Après un petit moment, alors qu'il continuait ses rotations, le cercle remonta et se mit à rétrécir jusqu'à ce qu'il reprît sa dimension initiale et qu'il redevînt un point rouge. Celui-ci se déplaça dans le ciel, puis il s'arrêta pour recommencer ses rotations, prendre à nouveau la forme d'un anneau segmenté qui grossissait à vue d'oeil, au fur et à mesure qu'il descendait vers le sol, avant de remonter encore vers le ciel » [p.71]»
Dessin de l'objet effectué par le témoin Elena
Agafiţei, ©Milcovul – Adevarul (journaux)
En l'occurrence, il est apparu que dans des secteurs différents de Năneşti, d'autres témoins ont décrit l'objet « comme un nuage rouge foncé éclairé de l'intérieur qui se rapprochait du sol, autour duquel étaient déployés plusieurs carrés lumineux qui ressemblaient à des fenêtres [...] »[p.71] De même, l'objet donnait aussi l'impression de se rapprocher petit à petit du sol à mesure que sa dimension augmentait. Ils ont ensuite précisé que ces carrés lumineux « se sont élevés à un moment donné pour se rassembler, avant de disparaître. » [p.71] Pendant l'observation, alors que l'objet entamait sa descente vers le sol, « les témoins eurent le sentiment que tout le village était enveloppé d'une légère lumière brumeuse et laiteuse. » [p.71] D'autres personnes ayant pu observer le phénomène aérien ont déclaré que « durant la rotation, l'objet se balançait, comme un bateau bercé par les vagues. » [p.71]
Le phénomène lumineux du Carrousel de Năneşti se donna en spectacle entre 22h30 et minuit passé. C'est entre huit et neuf fois, tout de même, en l'espace de 45 minutes que l'apparition effectua des rotations, qu'elle descendit et grossit pour s'élever à nouveau vers les cieux en reprenant l'apparence d'un gros point rouge. Lorsque le phénomène disparut abruptement vers minuit, le village de Năneşti était toujours plongé dans l'obscurité. Le système électrique ne se remit à fonctionner qu'aux environs de 2h00 du matin, longtemps après le départ de l'objet.
En 2012, suite à la série d'émissions britannique intitulée UFO-Europe – Untold Stories, produite par Pionner Productions, l'affaire du manège lumineux de Năneşti fut rouverte. De nouvelles interviews purent être menées par des membres de l'équipe de Pionner Productions et par quatre enquêteurs de l'ASFAN40. L'un des témoins de la première heure, Tănăsache Agafiţei, déclarait alors que, lui, avait contemplé le phénomène de 22h30 à 1h00 du matin et qu'il lui avait semblé bouger à grande vitesse. Il estimait la position de l'objet à environ 500 ou 700 mètres d'altitude. D'autres témoins, encore, précisaient que lorsque le phénomène avait pris la forme d'un cercle lumineux segmenté, la diamètre pouvait s'estimer à environ 200-300 mètres. L'intensité de la lumière était alors à son apogée et, bien que l'apparition s'approchât du sol, elle ne s'y posa jamais. La chose restait silencieuse du début à la fin.
Un phénomène lumineux quelque peu similaire fut observé deux ans plus tard, dans la nuit du 29 au 30 novembre 2003, dans le village de Pupezeni41, au nord de la région de Galaţi ; secteur proche de la frontière moldave et, en soi, pas très éloigné de Năneşti.
L'un des témoins, Dan Năstăsache, put y voir « une étoile rouge, de la taille d'une bouche d'égout, qui tombait du ciel à toute vitesse, au-dessus de la forêt. […] Cinq minutes plus tard, cette lumière rouge remontait en empruntant le même chemin pour disparaître dans la nuit du ciel. » [p.74] Ce témoin notait qu'au début de l'observation, il avait remarqué « des lumières rouges éjectées » [p.74] par l'objet en question alors qu'il tombait au-dessus de la forêt de Aciua. Le lecteur serait ravi d'apprendre qu'un autre témoin, Roman Hotnog, déclara aussi y avoir fait plusieurs observations alors qu'il gardait son troupeau ; celui-ci se nourrissait régulièrement des pâturages de Pupezeni. Ainsi, il expliqua avoir vu « des phénomènes lumineux inhabituels » [p.74] au-dessus de la forêt Aciua et, ce, pendant plusieurs années.
Roman Hotnog décrivit par exemple « des lumières bleu-rougeâtre de la taille d'un phare [de voiture] » [p.74] ou bien « des lumières de la taille d'un panier de basket » [p.74], mais encore « d'autres lumières en forme de flèche pointant vers le bas. » [p.74] Ses observations s'effectuaient généralement entre 22h00 et minuit, ni plus tôt, ni plus tard. Mais figurez-vous que ce ne fut point le seul !
Un phénomène aérien du même genre fut aperçu par deux autres témoins, Aurel Popa42 et sa femme, au sud de la forêt de Aciua, juste un peu au-dessus du monastère Adam, situé dans le village du même nom. À leur tour, ils ont décrit une « lumière […] jaune […] qui ressemblait à une flèche, pointe en bas. » [p.74] Celle-ci perça le ciel pour tomber dans le secteur du monastère, tandis que son intensité augmentait. Plus tard, au mois d'octobre 2003, c'était juste au-dessus de Aciua que nos deux Popa virent, à nouveau, « plusieurs lumières rouges » [p.74] ; observation qui fait, cette fois, directement écho à celle de Dan Năstăsache. Et ça ne s'arrête pas là.
En l'occurrence, un autre témoin se nommant Mircea Manole, y vit d' « étranges lumières » [p.74] presque chaque semaine, au cours de l'année 2003. L'une de ses observations nocturnes (en général entre 23h00 et minuit) concernait « une lumière laiteuse d'un jaune intense qui se déplaçait vers le sud en zigzaguant de droite à gauche. » [p.74] Une autre fois encore, Mircea put observer « une grosse lumière clignotante, à vive allure, faisant un bruit de bourdonnement. » [p.74]
Les quelques apparitions aériennes évoquées ici ne sont qu'une infime partie du vaste bassin de témoignages que condensent la Roumanie, pays qui a été maintes fois survolé par des objets volants non-identifiés. Nous l'avons vu, certains eurent la chance d'en être les témoins spontanés et inopportuns. D'autres vécurent une expérience encore plus incroyable, plus rapprochée, avec un phénomène qui s'évertue pourtant à ne montrer que ce qu'il revendique.
L'ultime concentration de témoignages dans le secteur du village de Pupezeni, au cours del'année 2003, amène Dan D. FARCAS a soulever un point important. Effectivement, il précise que Pupezeni ne se situe qu'à seulement une dizaine de kilomètres du village de Cerţesţi qui défraya la chronique en 1996, suite à une RR3, soit sept ans avant les faits escomptés de Pupezeni.
N'attachons-nous que des importances à ce qui n'en a point ?
Ou mettons-nous en lumière des articulations difficilement conciliables, de prime abord, pour les êtres humains que nous sommes ?
Malgré tout, il est vrai que les diverses manifestations d'un phénomène, bien qu'elles nous paraissent a priori toujours anarchiques, ne peuvent que se résoudre en tentant d'arrimer ensemble les éléments troublants, et limitrophes, qui les constituent. Laissons donc à présent le petit village de Pupezeni et faisons une petite dizaine de kilomètres pour nous rendre à Cerţesţi et tenter d'y voir un peu plus clair... grâce aux principales rencontre rapprochées du troisième type survenues en Roumanie43.
« Nos ancêtres, eux, habitaient un monde de présences, empâté de l'action magique, selon la belle formule de Saintyves ; ils côtoyaient dans les campagnes profondes des êtres surnaturels qui leur laissaient de temps à autre les gages concrets de leur présence. »
Bertrand MEHEUST, Soucoupes volantes et folklore, p.75.
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39 Seul Năneşti fut touché. Les autres villages aux alentours n'étaient pas drapés d'obscurité : tout fonctionnait normalement.
40 Dan D. FARCAS fut de la partie, accompagné de George COHAL, Vlad COHAL et Cătălin BĂNICĂ.
41 Seulement 350 habitants pour 50 maisons comptabilisées.
42 A priori, il n'y a aucun lien de parenté avec la famille Popa du précédent cas.
43 Prochainement, 2ème partie de la fiche : « Des RR3 très particulières et quelques cas d'abductions prodigieuses »
La suite sera bientôt en ligne...
Mes remerciements à Éric ZURCHER.
Jesse-K.
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